Les subtilités de la langue française sont extrêmement nombreuses. Mais ce sont souvent les mêmes erreurs qui reviennent dans les productions écrites. Petit tour d’horizon des fautes d’orthographe les plus courantes et des techniques pour ne plus les faire.
1. Les homophones grammaticaux
Ce sont des mots qui se prononcent de façon identique mais qui ne s’écrivent pas de la même manière et dont la catégorie grammaticale est différente. Ils sont très nombreux, mais voici ceux qui posent régulièrement problème.
« As », « a » ou « à » ?
La confusion entre le verbe avoir conjugué à la deuxième (as) ou à la troisième personne (a) du singulier au présent de l’indicatif, et la préposition « à » est très courante.
Pour faire la distinction entre les deux, essayez de mettre la phrase à l’imparfait. Si elle a un sens, c’est que vous avez affaire au verbe avoir ; si elle n’en a pas c’est qu’il s’agit de la préposition.
Exemple : « Tu as intérêt à t’en souvenir », a dit le maître.
En passant la phrase à l’imparfait, « Tu avais intérêt avait t’en souvenir », avait dit le maître, on distingue immédiatement le verbe de la préposition. Pour ce qui est du verbe, il ne reste plus qu’à l’accorder avec son sujet.
« Ou » ou « où » ?
Là encore, entre la conjonction de coordination « ou » et l’adverbe ou pronom relatif (selon les cas) « où », les méprises sont fréquentes. Le premier indique un choix, le second un lieu.
Pour savoir l’orthographier, remplacez le terme par « ou bien » dans la phrase. Si elle garde un sens, il s’agit de la conjonction de coordination, sinon, il vous faudra mettre un accent sur le « où ».
Exemple : « Où (bien) vas-tu ? Au cinéma ou (bien) à la piscine ? »
« Ce », « se » ou « ceux » ?
Les choses se compliquent quand les homophones se multiplient !
Placé devant un nom, « ce » est un adjectif démonstratif. Pour le reconnaître, remplacez-le par un autre déterminant.
Exemple : Ce chien est méchant. (Le chien est méchant).
Mais « ce » peut également être utilisé seul. Dans ce cas, il s’agit d’un pronom démonstratif. Pour l’identifier, changez-le en « cela ».
Exemple : Ce n’est pas compliqué. (Cela n’est pas compliqué).
« Se » est un pronom personnel et il est toujours placé devant un verbe. Pour savoir si c’est bien de lui qu’il s’agit, essayez de conjuguer le verbe à la première personne du singulier. Si vous devez transformer le « se » en « me », c’est qu’il s’agit du pronom personnel.
Exemple : Il se retourne. (Je me retourne).
« Ceux » est un pronom démonstratif. C’est le pluriel de « celui ». Pour le repérer, il suffit de mettre la phrase au singulier.
Exemple : Quels sont ceux qui n’ont pas compris ? (Qui est celui qui n’a pas compris ?).
« Ont » ou « on » ?
Un autre piège typique vient du mélange entre « ont », conjugaison du verbe avoir à la troisième personne du pluriel au présent, et le pronom indéfini « on ». Pour les distinguer, le premier peut être remplacé par l’imparfait « avaient » et le deuxième par « il » ou « elle ».
Exemple : Ils ont rangé leur chambre et on a pu rentrer. (Ils avaient rangé leur chambre et il a pu rentrer).
« Sont » ou « son » ?
Les erreurs sont également fréquentes entre « sont », conjugaison du verbe être à la troisième personne du pluriel au présent, et l’adjectif possessif « son ». Pour les différencier, le premier peut être remplacé par l’imparfait « étaient », le second par son pluriel « ses ».
Exemple : Ils sont contents d’avoir vu son concert. (Ils étaient contents d’avoir vu ses concerts).
« C’est » ou « s’est » ?
Autre source de faute : la différence entre « c’est », contraction de « cela est », et de « s’est » qui fait partie de la conjugaison d’un verbe pronominal. Si vous pouvez remplacer le terme par « cela », vous avez affaire à « c’est ».
Exemple : C’est vrai qu’il ne s’est pas trompé. (Cela est vrai qu’il ne cela est pas trompé).
« Est » ou « et » ?
Entre le verbe être conjugué à la troisième personne du singulier au présent « est », et la conjonction de coordination « et », votre cœur balance ? Le premier peut être remplacé par sa forme à l’imparfait « était », le second par la formule « et puis ».
Exemple : Il est grand et mince. (Il était grand et puis mince).
2. Verbe à l’infinitif ou participe passé ?
Pour les verbes du premier groupe, il arrive souvent que l’on ne sache pas s’il faut les écrire à l’infinitif (-er) ou utiliser le participe passé (-é) du fait de leur homophonie. L’astuce pour ne plus se tromper consiste à remplacer le verbe litigieux par un verbe d’un autre groupe, comme « finir ».
Si en reformulant la phrase, vous pouvez remplacer le verbe par « fini », vous avez affaire à un participe passé en « -é » (à accorder selon la règle des participes que l’on voit au point no 4).
Si vous pouvez remplacer par « finir », vous êtes devant un infinitif en « -er ».
Exemple : Maintenant que vous avez mangé, vous devriez vous laver les mains. (Maintenant que vous avez fini, vous devriez vous finir les mains).
3. La terminaison du participe passé
Dans leur forme sans accord, les participes passés des verbes du premier groupe se terminent par « -é » et ceux des verbes du deuxième groupe par « -i ».
Exemple : mangé, écouté, coupé pour des verbes du premier groupe ; fini, choisi, agi pour des verbes du deuxième groupe.
Mais cela se complique pour les verbes du troisième groupe car les terminaisons peuvent être diverses. S’il n’y a pas de problème pour ceux se terminant en « -u » (vendu, vu, lu, aperçu…), il est parfois difficile de savoir s’il faut mettre « -i », « -is » ou « -t » à la fin des autres. Pour faire le bon choix, la technique consiste à mettre le participe passé au féminin.
Exemple : asseoir : assis (assise) ; accueillir : accueilli (accueillie) ; frire : frit (frite) ; craindre : craint (crainte)…
4. L’accord du participe passé
Indéniablement l’accord du participe passé est l’une des règles les plus tortueuses de la langue française et celle qui donne le plus de fil à retordre à tous ceux qui veulent écrire.
Accord avec l’auxiliaire être
Avec l’auxiliaire « être », pas de difficulté majeure : le participe passé s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet.
Exemple : Elle est allée à la piscine. Les garçons sont partis.
Accord avec l’auxiliaire avoir
Les choses se compliquent lorsque l’auxiliaire « avoir » entre en jeu.
Dans la majorité des cas, le participe passé reste invariable.
Exemple : Ils ont mangé une tarte. Elle a volé des bijoux.
Mais si le complément d’objet direct est placé avant le verbe, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec lui.
Exemple : Je voulais la tarte qu’ils ont mangée. Regarde les bijoux qu’elle a volés.
5. Futur ou conditionnel ?
Faut-il écrire « je serai » ou « je serais », « je choisirai » ou « je choisirais »,« je lirai » ou « je lirais » ? En fait tout dépend du sens de la phrase. Si vous ne voulais plus faire de faute de conjugaison, la règle est simple : sans « -s », la phrase est au futur et décrit une action à venir ; avec un « -s », elle est au conditionnel et sous-entend une hypothèse.
Pour savoir dans quel cas vous vous trouvez, passez la phrase à la deuxième personne du singulier. Si avec « tu », le verbe se termine par « -as », il est au futur (donc « -ai » à la première personne). S’il se termine par « -ais », le verbe est au conditionnel (donc « -ais » à la première personne aussi).
Exemple : L’année prochaine, je serai en sixième (L’année prochaine, tu seras en sixième).
Je serais ravie de le rencontrer (Tu serais ravie de le rencontrer).
6. Respect de la négation après « on »
Encore une fois, c’est la faute aux sons si on oublie souvent la négation après le « on ». A l’oral, avec la liaison, on entend en effet la même chose, qu’on dise « on a » ou « on n’a ». Quelques indices peuvent néanmoins vous mettre sur la voie. La présence d’un adverbe comme « pas », « plus », « jamais » ou de la conjonction « que » indique généralement une tournure négative qui impose la présence du « n’ ». Pour être sûr de ne pas vous tromper, remplacez « on » par « nous » et vous saurez s’il vous faut un « n’ ».
Exemple : On n’oublie pas la négation quand on applique cette technique. (Nous n’oublions pas la négation quand nous appliquons cette technique.)
7. Combien de « L » à « appeler » ?
Faut-il mettre un ou deux « L » à appeler ? Cela varie selon le temps et la personne auxquels il est conjugué. Mais pour vous aider à trouver la bonne orthographe, prononcez le verbe à haute voix. Si vous entendez le son « -è », c’est qu’il y a deux « L ». Si vous entendez le son « -e », il n’y a qu’un seul « L ».
Exemple : J’appelle. Nous appelons.
On récapitule !
La langue française présente de nombreux pièges dans lesquels il est facile de tomber, souvent à cause d’homophonies. Mais il existe toujours des astuces pour déjouer ces difficultés. J’espère que ces quelques trucs vous aideront à faire moins de fautes d’orthographe. Une expression écrite correcte apporte en effet une image de sérieux à votre entreprise.
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Photo d’entête de Andrea Piacquadio sur Pexels
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